I.E.P N°70037 « Virgen de las Mercedes », Pueblo, île d’Amantaní, Lac Titicaca, Pérou Septembre 2022
L’école primaire « Virgen de las Mercedes » se situe sur une petite île péruvienne de moins d’une dizaine de kilomètres carrés de superficie sur les bords du lac Titicaca. Cette île de l‘Altiplano péruvien perchée à 3900 mètres d‘altitude s‘appelle l’île d‘Amantaní. Elle abrite environ 3700 habitants répartis en 10 communautés différentes.
Située à 40 km de la ville de Puno, l’île d‘Amantaní est une destination touristique incontournable en ce qui concerne le lac Titicaca du côté péruvien. Elle est accessible en bateau depuis Puno ou depuis la plage de Chifrón. Les communautés y habitant préservent leurs coutumes et une manière de vivre traditionnelle. Au-delà de son activité touristique assez petite, les gens y vivent de leur artisanat, de l’agriculture et de la pêche.
Sur la place du village principal de l’île d’Amantaní, à côté de l’église et en face de la mairie, se trouve un grand bâtiment dont la façade est faite de grandes arches décorées. Retentissant depuis l’enceinte du bâtiment, nous entendons des rires et des cris d’enfants qui s’amusent. Cette infrastructure porte le nom de « I.E.P N•70037 « Virgen de las Mercedes » ». Elle est l’école primaire du village principal de l’île d’Amantaní. Cette école accueille environ 100 enfants de 5 ans à 11 ans et couvre les niveaux du primero (1°) grado au sexto (6°) grado, l’équivalent péruvien des niveaux du CP et de la sixième en France
L’école primaire « Virgen de las Mercedes » est l’école principale de l’île qui accueille le plus grand nombre d’élèves mais ce n’est pas l’unique. Deux autres communautés de l’île possèdent également des écoles primaires, la communauté Occosuyo compte une école primaire publique et la communauté Sancayuni compte une école primaire publique et une école primaire privée. Chaque communauté possède une école maternelle. Une école secondaire est également présente à quelques maisons de l’école primaire publique du village principal de l’île. Cependant, pour poursuivre des études supérieures (universités, écoles ou instituts d’études supérieures) les élèves doivent se rendre sur la terre ferme à Capachica, la ville la plus proche de l’île ou dans les grandes villes de Juliaca et Puno.
Les classes de l’école publique d’Amantaní ne comportent pas beaucoup d’élèves, entre 15 à 18 élèves par classe. L’enseignement des différentes matières se fait en espagnol. En effet, malgré le mode de vie traditionnel des communautés quechuas de l’île et bien que la plupart des adultes de l’île parle le quechua, rares sont les enfants qui parlent cette langue. Les élèves sont cependant capables de comprendre le quechua pour la plupart. À l’école, les professeurs intègrent des textes, des poèmes et des chansons en quechua dans leur enseignement afin que les élèves apprennent plus de leur culture d’origine et de ses coutumes. Il est important pour l’école que les enfants continuent d’apprendre la langue quechua et les coutumes de l’île d’Amantaní afin que leur culture ne s’efface pas avec le temps.
Du fait du caractère insulaire et montagneux, les voies d’accès sont difficiles à aménager et les seules routes que l’île présente ne sont pas praticables en voiture car trop abruptes et étroites. Les enfants qui viennent à l’école viennent donc tous à l’école à pied du village principal de l’île d’Amantaní et de quelques autres communautés assez proches physiquement du village principal.
Par ailleurs, le personnel enseignant, le personnel administratif et le personnel d’entretien de l’école ne vivent pas vraiment sur l’île. Ils logent dans des dortoirs sur l’île d’Amantaní durant la semaine et rentrent chez eux sur la terre ferme le week-end. En effet, du fait du peu d’activité professionnelle de l’île, il est compliqué d’y vivre sans cultiver la terre ou élever d’animaux. Ainsi, il est difficile de s’y installer et d’y construire sa vie familiale si on n’est pas de l’île.
Même si l’île d’Amantaní a peu de contacts directs avec la terre, elle est fréquentée par beaucoup de touristes venant de différents pays. Ainsi, les enfants voient beaucoup d’étrangers mais peu d’entre eux s’arrêtent pour discuter et échanger avec les enfants de l’île. Cependant, ces derniers sont très curieux et souhaitent apprendre plus sur les autres pays que le leur et les autres cultures que la leur. Nous avons eu l’occasion de passer quelques moments avec les élèves du quinto (5°) grado de l’école primaire publique « Virgen de las Mercedes ». Ils étaient très heureux d’échanger sur nos différentes cultures, d’en apprendre un peu plus sur l’ecole et la vie en France et d’apprendre quelques mots de français.